Interview : Raphaël Frémont

Né en 1970, Raphaël Frémont est un tout nouvel auteur de roman scout. Ce spécialiste en communication digitale (web marketing), marié et père de trois garçons, publie Trois foulards dans la tempête, aux éditions du Triomphe.

Votre premier roman est un roman scout. On s'imagine que vous devez avoir une certaine expérience du scoutisme…
J'ai commencé le scoutisme à 13 ans aux Éclaireurs Unionistes de France à Poitiers puis Ferney-Voltaire à côté de la Frontière suisse. Vers 17 ans, un camarade de classe m'a proposé de rejoindre la troupe Saint Martin-Saint Pierre de Genève. J'ai ai passé trois années inoubliables à gravir les montagnes été comme hiver. Mon passage en Suisse a aussi été l'occasion d'élargir mon horizon scout en rejoignant le Bureau Mondial du Scoutisme comme volontaire. Cela m'a permis de nouer des amitiés aux quatre coins du monde et d'avoir la chance de participer à deux jamborees mondiaux en Corée du Sud en 1991 et aux Pays Bas en 1995. Devenu étudiant à Paris, j'ai tout d'abord rejoint les Eclaireurs Unionistes avec lesquels j'ai organisé deux camps dans les pays de l'Est récemment rouverts au scoutisme. J'y ai notamment rencontré les scouts de la 18e Prague avec lesquels c'est forgé une amitié très forte au cours de nombreux camps et raids aventures. Je continue de fréquenter la plupart des chefs de l'époque encore aujourd'hui.
J'ai poursuivi mon petit bonhomme de chemin sans trop m'attarder sur la couleur de la chemise ou du foulard. C'est ainsi qu'on m'a proposé de participer à un grand jeu pour une troupe Scouts d'Europe. Je devais jouer le « méchant » que personne ne connaissait. Le contact avec les scouts à bien pris, j'ai donc rejoint la 3e Clamart AGSE. De fil en aiguille, j'ai fait aussi un passage au Scouts Unitaire de France pour lesquels je rédigeais des articles pour la revue « Woodcraft ». Après un intermède de 10 ans, j'ai repris du service au moment où mon fils ainé est entré aux louveteaux. Je suis actuellement chef de groupe de la 1re Nautique L'Isle Adam AGSE.

Est-ce votre premier roman ou avez-vous d'autres essais ?
Lorsque j'étais rédacteur pour le journal des Scouts Unitaire de France, on m'a proposé de réaliser un feuilleton trimestriel. Il s'agissait d'un essai scout d'une douzaine de pages réparties sur quatre numéros. Mon histoire, intitulée « Les Ecluses du Ciel » a plu et de nombreuses personnes m'ont encouragé à en faire un vrai livre. Ce n'est finalement que 17 ans plus tard que j'ai repris les bases de ce texte pour en faire « Trois foulards dans la tempête ».

Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l'écriture ?
J'ai toujours aimé écrire même si cela me demandait un effort considérable pour me lancer. C'est certainement pour cette raison que j'ai mis autant de temps à reprendre le texte des Ecluses. Pourtant, l'idée de me lancer dans l'aventure m'a trotté dans la tête. Il me manquait finalement une bonne raison de m'y mettre. C'est mon retour dans le scoutisme actif, il y a quatre ans, qui a été l'élément déclencheur. Je me suis dit que c'était le moment d'aller au bout de ce vieux rêve et d'essayer à mon tour d'apporter aux jeunes générations une part de ce « mythe scout » qui est à mon avis si utile au mouvement.

Y a-t-il des titres et des auteurs de romans scouts qui vous ont marqué ?
Les Signe de piste ont baigné mon adolescence. Comme beaucoup, j'ai frémis aux assauts des Ayacks, applaudi à la conclusion de l'énigme du jeu du Relais de la Chance au Roy et pleuré à la Mort d'Éric. Je pense que le scoutisme doit énormément à ces romans qui ont largement propagé l'esprit scout parmi les jeunes lecteurs, à commencer par moi.

Comment et quand écrivez-vous ? D'une seule traite ? Par petits morceaux ? Avec beaucoup de corrections ?
Quand j'ai décidé de me lancer, le travail a été assez rapide. J'ai commencé par rédiger un synopsis d'une soixantaine de pages que j'ai découpé en chapitres. La principale question était d'obtenir une histoire avec une intrigue qui tienne la route sur toute la longueur du roman. Gérer le suspens, rester cohérent, créer un rythme. Au final j'ai obtenu une soixantaine de pages parfois très détaillées qui m'ont servi de canevas. Puis j'ai commencé la rédaction du roman en développant chaque chapitre l'un après l'autre. Bien entendu, j'ai dû m'écarter par moment du texte initial, mais les bases du roman sont restés les mêmes du début à la fin du projet.
J'écris comme on peint un volet, tout d'abord un coup de pinceau, puis un deuxième qui reprend une partie du bois peint et recouvre une partie encore vierge, et ainsi de suite, revenant toujours un peu en arrière avant de progresser en terre inconnue. Une fois ce travail effectué, je laisse passer un peu de temps et je relis « à froid » mon texte pour y dénicher les incohérences. J'ai dû lire certaines parties de mon livre une bonne centaine de fois, ce qui a fini par me lasser. J'ai dû faire des pauses de quelques semaines à de nombreuses reprises pour m'éclaircir les idées.
Dans l'ensemble la rédaction a été assez rapide, mais avec les temps de pauses, j'ai tout de même mis un an et demi à rédiger la première version que j'ai soumis à un comité de relecture recruté sur le groupe Facebook des Scouts d'Europe et auprès des scouts de mon district. J'ai aussi été beaucoup aidé par Laure Bonnet (Laure Angelis, auteur de la série
Ondine, dans la collection Défi, ndlr) qui a fait un travail formidable de correction de mon premier manuscrit et m'a apporté de très précieux conseils. Dans l'ensemble l'œuvre plaisait, mais il restait encore du travail pour qu'il arrive à maturité, notamment pour la première partie qui regroupait beaucoup d'erreurs de débutant. Au fur et à mesure des pages, mon style s'est amélioré, mais il fallait clairement reprendre les premiers chapitres pour rééquilibrer le tout. C'était aussi l'avis des éditions du Triomphe qui venaient d'accueillir positivement mon manuscrit et m'encourageaient dans ce sens. Le travail de réécriture s'est révélé très difficile et il m'a fallu encore plusieurs mois de « calme » pour pouvoir me remettre au travail. En tout et pour toute la rédaction de ce roman m'aura donc pris deux ans, dont un an d'écriture réelle.
Une petite particularité : j'ai écrit environ 90% de mon livre dans le train de banlieue qui relie l'Isle Adam à Paris en une heure !

Les lieux décrits dans votre roman sont-ils réels ? Y avez-vous, vous-même, vécu des aventures ?
Mes grands-parents étaient propriétaires d'une maison qui domine une vallée très semblables à celles de Randon. J'ai ai fait des randonnées fabuleuses et mon seul regret et de n'avoir jamais pu faire un camp scout sur le plateau de Reicha situé à quelques kilomètres de là. Par contre, les lieux ont subi de grandes modifications pour les besoins de mon scénario.

Certains personnages du roman sont-ils inspirés de personnages réels ?
Non, ou alors un mélange de beaucoup de scouts que j'ai rencontré çà et là.

Propos recueillis par Éric Bargibant

Expos et dédicaces à Paris, le 14 novembre 2015.
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